ÉCOLOGIE
p2014_2 2014
"Il est devenu évident que les collectifs renouvellent les modes de transformation de la ville"
COMMANDITAIRE :
revue AMC
TYPE :
publication auteur 2014_2
ÉQUIPE :
Philippe Villien architecte urbaniste
PARTENAIRES :
Dossier réalisé par Margaux Darrieus
SUJET :
Dossier sur les collectifs d'architectes de la revue AMC n°232
DOCUMENT :
th5_villien_article_sur_collectifs_amc_232.pdf
LIENS EXTERNES :
THÈME :
Collectifs
MOTS CLÉS :
collectifs d'architectes, concertation, in situ, échelle 1,écologique
Philippe Villien, architecte-urbaniste, enseignant
AMC N° 232 - avril 2014
"Le modus operandi des collectifs, ceux de l’aménagement du territoire à toutes les échelles, s’articule en trois principes majeurs, interdépendants. Tout d’abord une forte pluridisciplinarité est revendiquée par ces acteurs très hétérogènes. Ensuite leurs recherches-actions sont pleinement incarnées dans les territoires. Enfin une abondante documentation est produite et communiquée, dans de multiples temporalités et notamment pendant les expériences en cours. Et contrairement à ce que leur énorme appétit de “faire” pourrait laisser penser, les collectifs écrivent beaucoup et ainsi ils produisent de la théorie architecturale. Les écrits des collectifs ne s’identifient à ceux de l’ingénierie, de la recherche, notamment en ce qu’ils interviennent pas tardivement, après la fin des projets. Ce mouvement des collectifs se caractérise par la contestation de l’œuvre en tant qu’objet. Avec leurs essais et leurs tests, les collectifs fabriquent des processus et prennent nettement partie pour une production immatérielle. Ils sont très à l’aise avec l’hypernumérisation en cours des pratiques urbaines et celle de la conception architecturale. Mais ils ne mettent pas ces outils numériques au service exclusif de la fabrique des objets : ils les investissent totalement, avec leur désir d’engendrer de puissants processus de transformation. Communiquer est une action prise très au sérieux, et ils mobilisent un excellent design graphique. Leur statut hybride, entre association et prestataire privé, désoriente les institutions architecturales, et ceci est exacerbé par l’affichage délibéré de leur action sociale. Pourtant il est devenu évident que ces collectifs renouvellent les modes de transformation de la ville et la production même de l’architecture. Contrairement aux équipes de maîtrise d’œuvre et d’ingénierie, leurs groupes pluridisciplinaires ne sont pas basés sur une co-responsabilité et un partage des honoraires. Les actions et les notoriétés des collectifs sont fondées sur cette forme paradoxale combinant effacement des individualités et fort engagement des acteurs. Face à ce constat Il est urgent de faire entrer dans les écoles d’architecture cette nouvelle attitude vis-à-vis du projet, plus agile, plus festif, plus flou, plus efficace, plus soutenable. Dans leurs écoles les futurs architectes devront s’initier à ces nouvelles pratiques grâce à un retour certain des sciences sociales, par le développement de l’expérimentation à l’échelle 1 dans les studios d’architecture et par l’incorporation de l’économie dans la conception architecturale et urbaine."
Philippe Villien in revue AMC N° 232 - avril 2014
Philippe Villien revue AMC 232 - article sur les collectifs d'architectes - couverture AMC
Philippe Villien revue AMC 232 - article sur les collectifs d'architectes - introduction du dossier
Philippe Villien revue AMC 232 - article sur les collectifs d'architectes - article
Philippe Villien revue AMC 232 - article sur les collectifs d'architectes - photo Philippe Villien
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